Frénaud
André Frénaud (1907-1993), poète français reconnu de son vivant et par ses pairs, il reste relativement discret dans l’histoire littéraire. Il occupe pourtant une place primordiale dans les échanges des intellectuels durant la Guerre Froide et participe activement par son œuvre à l’évolution de l’écriture poétique au siècle dernier.
Entré en poésie à la veille de la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale, il n’a eu de cesse de lutter pour sa vie et pour sa voix afin que son chant ne s’éteigne pas. Il a ainsi écrit bon nombre de poèmes alors qu’il était prisonnier des Allemands. Il devient ensuite un poète majeur d’après-guerre. Refusant toute forme d’illusions, il rejette la foi catholique de ses parents et l’endoctrinement politique de certains de ses amis écrivains.
Bienveillant et fraternel, sarcastique et épique, Frénaud mêle de nombreux registres et formes de vers dans sa poésie. Il peut endosser l’identité du mage à la recherche de l’instant poétique dans Les Rois Mages, il peut être le petit vieux satirique à l’égard de ses congénères comme dans La Sainte Face. Il est aussi le paysan amoureux de son terroir à la recherche du lieu poétique comme dans Il n’y a pas de paradis. La Sorcière de Rome est le poème centralisateur de tous ses questionnements, de tous ses mythèmes personnels. Par le voyage dans les rues de Rome, il donne à voir son panthéon culturel et personnel. Ses deux dernières œuvres Haeres et Nul ne s’égare reprennent les mêmes motifs à travers à partir de lectures poétiques de monuments anciens ou d’œuvres d’art.